Avec un calendrier allongé, la santé mentale est désormais un sujet de développement durable. Un aspect que les équipes de Formule 1 tentent d’imposer politiquement aux instances.

Entre Las Vegas et Abu Dhabi, le spectacle était alarmant. Les masques étaient visibles, mais la fatigue présente. Beaucoup de mécaniciens, ingénieurs et même les pilotes, se sont effondrés dans leur chambre d’hôtel ou dans un espace du paddock, tant la fatigue s’imposait à leur organisme. L’alarme a été tirée. Sans véritablement de réaction du côté de la FIA et de Liberty Media. En fin de saison, pour accentuer l’ambiance, Lewis Hamilton a reconnu qu’il était épuisé. Au Qatar déjà, la FIA avait annoncée qu’elle prendrait des mesures en publiant une déclaration que « même en tant qu’athlètes d’élite, on ne devrait pas s’attendre à ce qu’ils concourent dans des conditions qui pourraient mettre en danger leur santé et leur sécurité ». Mais, c’était la chaleur qui était traité. Pas la fatigue mentale. Mais étant donné que c’est leur travail, l’image du surhomme s’impose au public.

Le sujet est tabou

Il y a une année, un témoignage anonyme d’un mécanicien avait ébranlé le paddock. Des maux qui ont été amplifié par des pilotes qui ont aussi dévoilé des difficultés dans ce domaine. Mais, depuis…rien.

La pression de Mercedes

En coulisse, l’équipe Mercedes tente d’imposer la notion de plafond du personnel, afin de répondre aux tensions qu’impose le calendrier F1 présent et futur. Une approche durable de la gestion du travail des équipes sur les circuits commencent à s’imposer. Ainsi, James Allison, le Directeur Technique de Mercedes a proposé une solution :

Pour lutter contre ce problème, Mercedes propose de plafonner le nombre de courses auxquelles chaque membre de l’équipe pouvait participer, suggérant une limite de 20 courses par personne sur une saison de 24 courses. A l’exception des pilotes, cette proposition sera aussi appliquée pour le Team Principal de l’équipe et autres personnalités importantes de l’organigramme. L’objectif est de garantir qu’aucun individu, autre que les pilotes, ne soit obligé de participer aux 24 courses.

L’objectif serait, pour les équipes, de trouver les ressources et des méthodes alternatives pour faire face à l’absence de ses membres les plus expérimentés quatre fois par an.

La fin d’un cycle de productivité humaine

La notion de 20 courses indiqué par Mercedes, renvoie à une autre analyse, qui disait qu’au-delà de 17 courses dans la saison, le personnel commence à fatiguer. Pour combler ce manque, une équipe comme McLaren, dans les années 90, avait embauché un préparateur physique pour ses équipes de courses :  Aki Intsa. L’homme n’était pas un inconnu, il était le préparateur physique de Mika Hakkinen et son empire gère actuellement Max Verstappen et Angel Cullen est une physio qui a été formé aussi dans la société d’Insta. Mais à l’époque, la forme physique des mécaniciens et ingénieurs relevait de leur vie privée, pire il était autorisé lors du GP de Hongrie de profiter des joies ludiques que proposait la liberté du pays dans certaines maisons closes. Un autre temps. C’est désormais le domaine de l’entreprise qui les emplois. Les usines modernes de F1 ont des espaces dédiés à leur personnel. A cela, Mercedes avait d’ailleurs depuis 2018, embauché des psychologues du sport et un préparateur mental des All Backs pour maintenir son niveau de domination.

La santé mentale est un sujet central et durable que la Formule 1 doit s’emparer. L’année 2023 a été un marqueur fort et une notion de conversation récurrente. Auparavant, on parlait de résilience, désormais le terme est lâché. Le développement durable n’est pas qu’une notion écologique, c’est aussi les hommes et les femmes qui travaillent à rendre performant deux monoplaces lors de 24 courses du championnat du monde.

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